Label : Pervade
Note : 3,5/5
Genre : Hard Rock Moderne
SUPERFIZ, en voilà une nouveauté bizarroïde ! Pourtant l’équipe en présence n’est pas composée de nouveaux nés. Voilà bien longtemps que le lait ne coule plus de leur nez. En premier lieu, le parisien Olivier Spitzer qui trimballe sa guitare depuis la fin des 70’s. Passionné de hard-rock, celui-ci n’a jamais abdiqué et a traversé autant de groupes dont les plus anciens ne diront rien à nos jeunes lecteurs. Membre du groupe de potes BrainStorm, Olivier interpelle la presse spécialisée avec Stators au début des 80’s. Il officiera dans diverses formations (Scareface, Black Dog, Diaspora, Loaded Leg, Oskar) avant de se joindre à la reformation de Satan Jokers en 2008. Boulimique de compositions, il trouve son parolier et son frontman idéal en la personne de Pierre Benvenuti. Son truc à lui, c’est la scène, il en bouffe à n’en plus finir dans le sud de la France. C’est là que Luc Plamandon et Richard Cocciante le remarque pour lui offrir une visibilité à hauteur de son talent. Il reprendra le rôle de Quasimodo en 2001 et 2002 dans la très populaire comédie musicale « Notre Dame De Paris » avant de se lancer dans une carrière solo. Chanteur à la voix puissante à la ville, il reste néanmoins un obsédé sexuel d’envergure. La rencontre des « deux garennes » les emmènent naturellement à travailler ensemble. Ils recrutent donc des amis musiciens pour l’enregistrement de ce premier disque. L’inspiration et la qualité des compositions les confortent quant au sérieux du projet et les motives à prolonger le plaisir sur la scène. Un remaniement de personnel s’opère afin d’optimiser leur objectif. Le groupe est alors rejoint à la batterie par Aurel (ex Zuul Fx), Didier Duboscq à la basse et Philippe Kalfon, guitariste efficace qui hante scènes et studios depuis bientôt trente ans. Ayant participé aux côtés d’Eric Serra sur la bande originale du film Subway (Luc Besson – 1984), il squattera avec Pascal Mulot le temps de son album « Tzar Bomba » (2009) avant d’intégrer le groupe Furious Zoo le temps d’une tournée.
Le résultat donne SUPERFIZ, album éponyme de quatorze titres. Chapeauté jusque derrière les manettes par Olivier. Le son est fluide, les compositions sont variées dans une veine oscillant entre hard rock moderne et metal. Les paroles, domaines réservés de Pierre sont volontairement en langue française (sauf pour le dernier titre du disque, « Living » écrit par Olivier). Ses sujets de prédilection sont plutôt d’ordre social (« Tu rêves toujours du Rif », « Ta voix tombe dans le silence », « Le même prix ») et parfois politique (« Démocratique Dictature »). Pour le reste Pierre explore les sentiments humains (« Je ne t’appartiens pas », « Bad Trip ») et le cul aussi (« Sex and Love », « Glisser en toi ») !!!! Quel perver ce Pierre !!!! Nul n’est parfait. Nuançons cependant, Pierre ne se pose jamais en donneur de leçon, constatant seulement les absurdités et les disfonctionnements de notre système. Effectivement le français est une langue compliquée qui est souvent un frein en matière de rock. Pierre s’en tire donc honnêtement réussissant souvent à faire d’entêtants refrains. Son interprétation convaincante alternant mélodie et puissance.
Musicalement, c’est carré. Les guitares sont à l’honneur et c’est un peu normal ! Si nous ne devions citer un solo, ce serait celui de « Le Monde Encore », résumant bien l’univers de SUPERFIZ, jouissif, sobre et travaillé. Souvent, des gimmicks indus viennent nourrir les compos « La fin du Monde ». La rythmique fonctionne parfaitement, créant une dynamique bien loin des linéaires productions actuelles.
Au rayon des bonnes nouvelles, le groupe compose déjà ce qui sera leur second album. Plus de la moitié des titres sont déjà dans la boîte, chacun y aura mis son grain de sel pour ce qui semble être une véritable aventure de passionnés.
Lorsque l’on pose la question : « Mais, pourquoi SUPERFIZ ? », le sourire s’affiche sur les lèvres des membres du groupe. En effet, Olivier finance sa passion pour la musique avec un job où il porte le « costard-cravate ». A Pigalle où il travaille (ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit !!!!), connu comme le « loup blanc », le gentil sobriquet de « super faisan » lui a été trouvé. Quoi SUPERFIZ ? un groupe de margoulins !!!!!